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Comparer les versions : Folio 96v (#194)

Éthiopien d'Abbadie 265
Statut : Terminé
Révision :

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Version du 09/11/2020 novembre 2020 14:41:10 par Mathildealain
Page créée avec « loix coutumières 241 est le conservateur du trésor de l'Eglise et des depots qu'on lui confies 13 trahfi »

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Version du 01/02/2022 février 2022 09:00:39 par Anaiswion
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loix coutumières
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=== loix coutumières ===
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241
 
241
  
est le conservateur du trésor de l'Eglise et des depots qu'on lui confies 13 trahfi
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est le conservateur du trésor de l'Eglise et des depots qu'on lui confies 13 tsahfi
 +
töözaz qui écrit et conserve les contrats d'achat et de vente intéressant l'Eglise. Ces
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trois derniers n'ont pas droit de juger. Dans les contestations entre gens d'eglise
 +
le juge ordinaire est l'agafari ou portier de l'alaka bien qu'il n'ait pas droit de
 +
présence au chapitre et ses jugemens sont sans appels sauf devant le lik'ⱥ mⱥtⱥn
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ou lik' protecteur de l'Eglise. Il n'existe pas de röösǎ dⱥbr dans les églises rurales.
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==== successions ====
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Le partage après decès a lieu sans distinction de sexe dans le pays Amharña : frères et
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sœurs ont les mêmes droits. si une sœur a reçu une dot lors du vivant de son père et pour son
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mariage cette dot est regardée comme avancement d'hoirie et elle prend part au partage pour
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ce qui lui reste à compléter une part prenante aux biens appartenant à son père lors du decès
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de celui-ci. un enfant adultérin même élevé chez le mari de sa mère n'a aucun droit à moins
 +
que ce dernier ne l'institue coheritier expressement et par testament. Le père a le droit de
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desheriter même en tout et pour tout : il peut par conséquent avantager un enfant à son gré.
 +
 
 +
On teste en présence de son père confesseur et oralement : on peut y joindre un ou
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plusieurs anciens : mais le témoignage du confesseur est regardé comme suffisant et il n'est pas
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obligé de garder le secret sur ce point. le lik'ⱥ kahnat de Gondⱥr se trouvait très-mal
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d'un erysipèle à la tête fit son testament et guerit ensuite mais son testament étant
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devenu public il perdit plusieurs amis qui avaient de larges espérances sur son succession.
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Lik'atkou fit écrire sur des billets separés de parchemin et sans adresse ses dispositions
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testamentaires adressées aux personnes qui lui devaient.
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==== assassinat δ ====
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Le procès pour meurtre ou blessures ne peut être intenté que par le plus proche parent
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du mort ou par le blessé. Ainsi quand l'alaka de tsyon à Adwa tua sa fille le <u>dⱥmmⱥña</u>
 +
était la mère de la victime qui étant en puissance de mari ne put pas poursuivre ce dernier.
 +
De même un jeune homme ayant tué son frère, le père était le dⱥmmⱥña mais ne poursuivit
 +
89 ι
 +
pas afin de ne pas se priver de son dernier fils car à moins d'être homme d'eglise on n'a aucune
 +
sécurité pour l'avenir si l'on n'a pas d'enfans. La religieuse qui vint avec moi de Suez tua
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en l'étranglant son enfant adultérin pour ne pas rompre avec son mari et comme le
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père n'était pas connu il n'y avait pas de <u>dⱥmmⱥña</u>. c'est ce dernier seul qui tue de
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sa main le meurtrier.
 +
 
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un despotisme tout pur ne peut jamais long-tems exister, sans des institutions ou coutumes qui
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par le principe d'heredité ou par celui d'élection garantissent ou la sureté de propriétés ou la
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levée des imports qui met la propriété foncière en contact avec le Roi. or le gouvernement de l'Abyssinie
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est despotique, même depuis la chute de la Royauté : d'un autre coté les t'ⱥka sont hereditaires et
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tellement à l'abri de l'arbitraire Royal qu'ils ont donné lieu à l'axiome juridique : sⱥmay
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ba *t*ⱥrⱥk'ou mödr ba t'ⱥk'a. (le ciel par la Lune la terre par le t'ⱥka) Le t'ⱥka est de
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tems immémorial héreditaire. s'il meurt sans posterité male sa fille succède et le mari
 +
de cette fille exerce les fonctions de t'ⱥk'a du chef de sa femme. Les enfans de cette fille succèdent
 +
ensuite. A defaut d'enfans le plus proche parent male succède ou si l'heritier du <u>*t*ⱥk'ⱥnⱥt</u>
 +
est trop jeune un <s>ancien</s> autre gère par interim jusqu'a ce qu'il atteigne l'age de raison <s>puberté qui est</s>.
 +
<s>chez tous les peuples semitiques l'age de majorité</s>. <s>même</s> si un *t*ⱥk'a par suite des
 +
malheurs si fréquens en Abyssinie est obligé de quitter le pays avec toute sa famille, le
 +
choum ou chef nommé par le Roi, désigne (agⱥr wⱥddo) du consentement du pays, un
 +
autre t'ⱥka mais si le t'ⱥk'a primitif ou son <s>représentant</s> heritier revient il a le droit
 +
de reprendre son t'ⱥk'ⱥnⱥt. L'institution du *t*ⱥk'a est tellement enracinée dans le pays
 +
qu'il n'est pas admis que le Roi puisse le destituer, même en cas de prévarication grave
 +
car sa personne ou ses biens sont passibles dit-on et non son office qui ne peut être separée
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parce qu'elle tient à sa famille dont aucune puissance ne saurait le détacher.
 +
 
 +
Il y a dans le Dⱥmbya du moins un t'ⱥk'a par paroisse (bⱥ dⱥbr) et il est le
 +
chef immediatement soumis au mⱥlkⱥña (de <u>mⱥlⱥkⱥ</u> gouverner) qui représente le
 +
choum et demeure dans la même paroisse. Le choum est nommé par le Roi (c.a.d. auj.
 +
par le Ras ou le dⱥdjazmat') et est revocable à volonté. La fonction principale du t'ⱥka
 +
est de percevoir les contributions, d'y prendre sa part et de les verser dans les mains
 +
du choum ou mⱥlkⱥña. C'est lui qui donne ordre de percevoir une contribution de
 +
guerre ou fortuite comme par exemple de fournir le repas d'un voyageur etc. et en
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son absence temporaire sa femme ou son enfant donne cet ordre.
 +
 
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Le kwadⱥri est le plus petit officier de la municipalité et est aux ordres du t'ⱥka
 +
son office aussi est hereditaire: c'est lui qui fait les proclamations et va requerir de porte
 +
en porte. par ex. si le choum veut faire labourer un <u>koudad</u> ou terrain banal il
 +
s'adresse au mⱥlkⱥña qui previent le t'ⱥka et celui-ci donne ordre au kwadⱥri
 +
d'aller de porte en porte requérir les bœufs de labour. En Tögray près Adwa le
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kwadⱥri percoit un <u>möse</u> (deux litres) de grain par feu et annuellement.
 +
 
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Si un propriétaire aisé demeure dans le village il est ordin.t yⱥ agⱥr alaka mais il
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craint le t'ⱥka et s'étudie ordinairement à se l'attacher.
 +
 
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Si le t'ⱥka part pour l'exil (sⱥdⱥt) on l'empêche, on l'aide en cas de pauvreté c.a.d. les
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villageois croient n'avoir plus d'organisation s'il part et s'il s'en va c'est à la dérobée à moins que
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le village ne soit abandonné (agⱥr tⱥfⱥta) malheur commun en Abyssinie surtout dans le
 +
pays Amharña. Le t'ⱥka s'il est nommé choum par le Roi, cumule les deux fonctions et si
 +
le choum réside il peut très-bien se passer de mⱥlkⱥña dont l'office n'est pas obligatoire.
 +
si le fils d'un t'ⱥka défunt est trop jeune, sa veuve nomme un t'ⱥka par interim : à défaut de
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veuve le plus proche parent <s>même</s> de sa femme nomme et s'il n'y a pas de parens du coté du t'ⱥka
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défunt le plus proche parent de sa femme nomme ou gère lui-même. Il n'y a pas d'epoque
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fixée pour que l'orphelin entre en office la maxime étant kaamⱥrⱥ kⱥ awⱥka c.a.d.
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dès que sa raison est assez mure il entre en office sur sa demande ainsi un enfant
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précoce ira à 11 ou 12 ans faire sa demande au choum et reçoit l'investiture de ses
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ancètres. Comme le t'ⱥka ne peut quitter le pays au su de ses administrés il n'a pas le
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droit de nommer un intérim en cas d'absence.
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Le Choum, le mⱥlkⱥña, le t'ⱥka et le kwadⱥri mangent chacun leur quotepart des contrib.
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qu'ils prélèvent.
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==== vente d'immeubles λ ====
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à Gondⱥr et dans les environs il n'y a pas de kollo ou grain roti donné aux enfans lors d'une
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vente d'immeuble. si c'est un rim ou fief écclésiastique on enregistre la vente par un dⱥbdabi ou
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déclaration écrite ordinairement dans le Sönkösar ou livre des vies des Saints. Cet enregistrement se
 +
fait en présence du Lik'ⱥ mⱥtön ou Lik' ecclesiastique et par les soins du alaka qui perçoit alors
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six amolé. l'écrivain qui est le 1.er trouvé perçoit trois amole et ces deux sont témoins. s'il y avait
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fraude ou surcharge de la part de l'ecrivain consentie par le Lik' et l'alⱥka, leur dⱥbdabi
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ou titre serait rectifié en justice d'après le temoignage oral de ceux qui ont entendu dire que
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la vente a été faite pour tel prix et surtout d'après le témoignage de gens de bien qui
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