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Version du 11 février 2022 à 20:20

80 65[?]

Lois coutumières

la payer. mais on répond à cela par le proverbe: börtou ya danadjo la Rabama abadjo. Ce que le puissant a érigé en loi [?] au faible. Cette loi est surtout en vigueur pour [?] takaze ou pour mieux dire c'était car depuis qu'Oubié gouverne les deux rives de ce cours d'eau on n'a pas eu occasion de voir si l'antique döndj existe. [fièrce?] est le 1er. qui ait fait mention de cet us. on l'étend d'ailleurs à toutes les grandes rivières du Börra Wasaya mais une extension beaucoup plus singulière du droit de refuge c'est le döndj qui donne le droit de juger un cas de sang au teneur du fief sur lequel s'est réfugié l'auteur d'un meurtre commis en terre föt. en [?] Abyssinie où les frontières sont incertaines les Etats limitrophes sans rois, comme les Gallas, les Barea et les nègres ne sont jamais admis à faire la paix ou à contracter alliance avec les voisins. Delà guerre perpétuelle dans le terrain desert qui sépare les deux états. Quand l'anarchie existe en Abyssinie les étrangers tuent, pillent et brulent en fesant marcher le desert devant eux. Au bout de quelques années un chef habile ou heureux s'élève et porte à son tour les Abyssins chez leurs ennemis éternels, et le résultat de cette expédition est de contenir pour un tems les barbares. alors la frontière est sûre du coté des chrétienset de pauvres soldats séduits par la fertilité d'une terre inculte descendent dans le qualla tenant la charrue d'une main et le bouclier de l'autre. les terres au on appelle ces laboureurs [?] annate et leurs terres ya föt mödr ou terrains abandonnés. en effet ils ne sont ni fiefs ni heritages mais appartiennent comme nos lais de mer au premier occupant. C'est une sorte d'extension de la prérogative Royale que ce droit de juger en terre de fief car le propriétaire d'un héritage (röst) n'en jouit pas à moins qu'il ne soit aller offrir sa terre au Roi en cadeau pour la recevoir en fief ainsi qu'on fait souvent dans les tems de troubles pour interesser le souverain à la défense de son patrimoine. Dans ce cas la terre est à la fois patrimoine et fief.

punition du rapt[?]

  La race khamitique est si portée aux plaisirs sensuels que dans toute l'Abyssinie 

on punit le rapt fort légèrement. en Sömen (pays [Agaro?]) le ravisseur appelé en justice par la fille doit donner sept sels. A Baso c'est cinq sels seulement si la rapt a eu lieu sur la grande route et rien du tout si c'est dans un bois horsde la grande route car, dit l'us, si la fille n'avait préalablement consenti elle n'aurait pas quité la grande route où elle avait plus de chance de secours en jetant le cri d'alarme. en Damot où la femme répudiée ne reprend pas sa dot le rapt est puni fort sévèrement l'amende étant 100 boeufs, 100 aiguilles et 100 couteaux à épine. mais on n'a pas pu me citezr un seul cas moderne. cette amende énorme avait été établie par Warana.

[?] cour de justice [?]

  La cour judiciaire dont j'ignore le nom en Amharna se compose ordin.t de 

cinq membres: le akal dana qui seul perçoit les frais de justice. ceci correspond au président Français- 2°. deux [nadkach?] qui semblent être nos conseillers rapporteurs car ils doivent connaître personnellement les parties, et l'affaire en litige 3°. deux damsach qui connaissent l'us de fond et l'us de forme et qui prononcent les premiers en cour de choumagilie ou arbitres, on dirait à Lyon cour de prud'hommes l'akal dana est remplacé par un damsach et les deux damsach sont repré- -sentés par deux Sabbar qui donne d'abord leur avis.


Généalogie de mon informateur [?]

1. Kaxo [?] [?] 2. Adagasa [?] 3. Aburia [?] 4. tabia [?] 5. Zamacua [?] 6. Masagwiya [?] 7. Nibahannana [?] 8. Gaceno [?] 9. tadafar [?]

  Voici la généalogie du Gurage de Caha qui m'a fourni les

détails ci-dessus (171e [?)] sur la constitution de son pays j'ajoute ici le complément de cette exposition.

  caha et même la plupart des autres Gurage ou Urage sont

divisés en deux classes: les Ajamo [?] ou adgi [?] sont la partie la plus distinguée et représentent les Patriciens. Dans les invitations ou grands repas les Ajamo occupent une place à part, et disent leur cri de guerre avant les Plébéiens. Si l'on achète un cheval le marché n'est censé conclu qu'après qu'il a été béni par un Ajamo. cependant les Ajamo ne plaident pas assis comme les Wayzazaroc d'Abyssinie et je n'ai pas pu savoir s'ils ont d'autres privilèges. Ils n'injurient jamais personne car disent les Gurage des paroles grossières ne peuvent pas sortir de la bouche d'un noble fiction chevaleresque qui ferait honneur à la plus pure chevalerie de l'Europe chrétienne.

Chef des patriciens [?]

  Toutes les contestations entre Ajamo sont jugées par le [wacqac?]

[?] et ses lieutenans assesseurs le azmac et le [xim?] [?] Iaratuinma est la plus noble des tribus et nomme avec les 5 tribus suivantes un wacqac par an de sorte que le roulement s'effectue au bout de six années, tandis que la royauté ne revient à la même famille qu'au bout de 23 ans. on voit ici que la noblesse Gurage comme celle de tous les pays du monde est restreinte dans ses nombres et forme un petit corps d'élite au milieu d'un plus grand. on voit aussi que le Roi est élu pour et [?] les plébéiens. en effet tout corps de noblesse est porté à regarder le Roi comme son camarade et non comme son maître.

juridiction du Wacqac [?]

  Les six tribus nobles nomment le wacqac le azmac et le xim de sorte que trois tribus se

trouvent représentées chaque année. Non seulement ils jugent toute contestation entre Ajamo mais encore le Roi renvoie souvent au wacqac des causes qu'il n'a pas pu juger soit faute de lumières soit à cause de l'obstination des deux parties qui n'ont pas voulu s'accorder. Les