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Version du 9 novembre 2017 à 12:20
193 tous, ceux dont je déplore indéfiniment la perte. J'ai fini par me rendormir, mais sans trouver le sommeil complet, absolu. J'entends se lever Gélard et Édouard qui vont, à Lannion, me chercher une autre roue de bicyclette ou faire réparer celle que j'ai faussée sur la route de [Chust ?] à Ploumilliau. Le ciel, à travers la fenêtre est bleu, d'un bleu quasi trop vif, et que je crains instable. Le pignon de la vieille maison familiale est fauché, comme à mi-corps, par la lumière dorée et tranchante de ce matin d'octobre.
J'ai déjeuné en bas.
Comme Lebeau n'est pas encore levé, je m'en vais, seul, flâner dans la direction de Keraudy. Il fait clair et doux. Les diamants de l'automne brillent aux arbres du chemin. Que de fois, j'ai suivi cette route pour aller jouer au prêtre dans le grenier de Keryvel devenu depuis lors capucin, sinon jésuite, puis chez Cancal, dont la ferme était à droite, un peu en retrait, avec une voie charretière bourbeuse pour y conduire.
A gauche, les mêmes maisons qu'autrefois, celles qu'habitaient les Nicol, celle avec un jardinet, où nous allions parfois chez Yvon Riou, le médaillé militaire à moustache rousse dont le profil s'est