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(Page créée avec « ce matin, sur les huit heures, devant l'autel. Des paysans, un peu ivres, sans doute depuis la veille, passent, se serrent longuement les mains, se quittent. L'un d'eux,... »)
 
 
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ce matin, sur les huit heures, devant l'autel. Des paysans,  
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Notules ce matin, sur les huit heures, devant l'autel. Des paysans,  
 
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serrent longuement les mains, se quittent. L'un d'eux,  
 
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- Allons ! Kenavo, ha iéc'hed digant doué !
  
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Je regarde le porche : le St. Michel (?) ou le roi quelconque
 
qui est à gauche a sa niche toute fleurie de stellaires blanches
 
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à ses pieds. Dans les interstices des pierres pousse la plante grasse
 
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qu'on appelle je crois herbe de Saint-Jean. Ça et là aussi des ombilics. Le muret occidental est tout fleuri d'une plante grasse
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qu'on appelle je crois herbe de St. Jean. Ça et là aussi des ombilics. Le muret occidental est tout fleuri d'une plante grasse
 
à fleurs rouges qui forme une véritable haie le long
 
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du parapet, sur le chemin.
 
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cimetière, en haut sous le porche. Nous les suivons : elles  
 
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circulaire qui entoure le pilier où saint Jean baptise le
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Christ. Là elles prient [illisible?] longtemps, puis
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une femme en coiffe de Morlaix vient prendre le cierge
 
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des mains de celle qui le portait et le plante sur
 
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un haut brûle cierge, après l'avoir allumé. L'autre
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continue à prier, elle ; elle a des lunettes et tousse
 
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trajet nu-pieds sous la pluie. L'[illisible] s'est mis debout
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trajet nu-pieds sous la pluie. L'autre s'est mis debout
[illisible]si le cierge brûle bien : elle est toujours
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et regarde si le cierge brûle bien : elle est toujours
 
nu-pieds sur les dalles, son cabas à la main où est sans  
 
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doute leur nourriture et leurs bas, ses souliers noués sur son  
 
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de la balustrade. Une surtout est saisissante, une  
 
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cape noire nouée sur la coiffe sont [illisible] le rebord apparaît
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cape noire nouée sur sa coiffe dont le rebord apparaît

Version actuelle datée du 19 septembre 2022 à 11:15

Notules ce matin, sur les huit heures, devant l'autel. Des paysans, un peu ivres, sans doute depuis la veille, passent, se serrent longuement les mains, se quittent. L'un d'eux, en veste à queue de pie, en chapeau à larges bords, en pantalon de berlinge bleu de prusse, à demi-collant, dit à un groupe qu'il vient de quitter :

- Allons ! Kenavo, ha iéc'hed digant doué !

Je regarde le porche : le St. Michel (?) ou le roi quelconque qui est à gauche a sa niche toute fleurie de stellaires blanches à ses pieds. Dans les interstices des pierres pousse la plante grasse qu'on appelle je crois herbe de St. Jean. Ça et là aussi des ombilics. Le muret occidental est tout fleuri d'une plante grasse à fleurs rouges qui forme une véritable haie le long du parapet, sur le chemin.

Nous venons de voir passer deux bretonnes, la robe troussée sur la jupe et qui montent nu pieds dans la boue : elles viennent de loin et paraissent lasses. L'une d'elles porte un cierge énorme ; elles traversent le cimetière, en haut sous le porche. Nous les suivons : elles vont s'agenouiller sur les dalles devant la balustrade circulaire qui entoure le pilier où St. Jean baptise le Christ. Là elles prient longtemps, longtemps, puis une femme en coiffe de Morlaix vient prendre le cierge des mains de celle qui le portait et le plante sur un haut brûle-cierge, après l'avoir allumé. L'autre femme, celle pour qui se fait le pèlerinage, continue à prier, elle ; elle a des lunettes et tousse lamentablement, enrhumée sans doute par ce long trajet nu-pieds sous la pluie. L'autre s'est mis debout et regarde si le cierge brûle bien : elle est toujours nu-pieds sur les dalles, son cabas à la main où est sans doute leur nourriture et leurs bas, ses souliers noués sur son avant-bras.

Cependant, d'autres vieilles font à genoux le tour de la balustrade. Une surtout est saisissante, une vieille toute rabougrie, toute cassée avec une étroite cape noire nouée sur sa coiffe dont le rebord apparaît