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Dans le livre précédent j'ai mené mon journal jusqu'à asⱥm abo nom de terre et dont la
 
Dans le livre précédent j'ai mené mon journal jusqu'à asⱥm abo nom de terre et dont la
 
terminaison au moins est Södama. J'y vécu fort mal étant gêné par le manque de lait et par mon aversion pour le pain noir. nous partîmes enfin le 30 mai jour auquel Bago Sow partit pour Gondar.
 
terminaison au moins est Södama. J'y vécu fort mal étant gêné par le manque de lait et par mon aversion pour le pain noir. nous partîmes enfin le 30 mai jour auquel Bago Sow partit pour Gondar.
n'ayant riena faire, n'osant tirer un instrument et ne voulant pas rester à mule où je serais remarqué  
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n'ayant rien à faire, n'osant tirer un instrument et ne voulant pas rester à mule où je serais remarqué  
 
par les Galla j'allai à pied comptant mes pas et les enregistrant par la [mnémotechnie?]. Au depart il
 
par les Galla j'allai à pied comptant mes pas et les enregistrant par la [mnémotechnie?]. Au depart il
 
y avait une 60.e de G. armés de lances et presque tous a pied. au bout de mille pas ils donnèrent des coups de
 
y avait une 60.e de G. armés de lances et presque tous a pied. au bout de mille pas ils donnèrent des coups de
 
<u>Djinfo</u> [de?] lance à nos anes et les arrêtèrent. Il y eut alors une conférence d'un 1/2 1/4 d'heure et l'on continua
 
<u>Djinfo</u> [de?] lance à nos anes et les arrêtèrent. Il y eut alors une conférence d'un 1/2 1/4 d'heure et l'on continua
 
au bout de 500 pas un seul G. entreprit d'arreter les anes mais on les frappait tant par derrière qu'ils
 
au bout de 500 pas un seul G. entreprit d'arreter les anes mais on les frappait tant par derrière qu'ils
poussèrent en avant. nous allions aussi vite que nos bêtes pouvaient courrir mais dans nos 18600 pas on
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poussèrent en avant. nous allions aussi vite que nos bêtes pouvaient courir mais dans nos 18600 pas on
 
nous fit faire halte quinze fois. une de ces haltes dura près de deux heures, la discussion entre les Galla
 
nous fit faire halte quinze fois. une de ces haltes dura près de deux heures, la discussion entre les Galla
 
devint orageuse on se bouscula et nagⱥd ras Getou qui avait son bouclier passé au bras eut bien
 
devint orageuse on se bouscula et nagⱥd ras Getou qui avait son bouclier passé au bras eut bien
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chez le Choumi nⱥla. Ses huttes sales [enclos?] et disposées sans ordre l'une près de l'autre sont sur une légère
 
chez le Choumi nⱥla. Ses huttes sales [enclos?] et disposées sans ordre l'une près de l'autre sont sur une légère
 
elevation sur la rive gauche d'une sorte de <u>chⱥt</u> qui va à 3 milles de là quitter le rivage du Daga pour
 
elevation sur la rive gauche d'une sorte de <u>chⱥt</u> qui va à 3 milles de là quitter le rivage du Daga pour
entrer dans la profonde vallée de l'Agoul. Il y a du <u>fine timber</u> sur son terrain let tous les champs
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entrer dans la profonde vallée de l'Agoul. Il y a du <u>fine timber</u> sur son terrain et tous les champs
 
sont comme les maisons sans cloture aucune. chez C. meŤa j'appris tout le contenu des pages 368, 392
 
sont comme les maisons sans cloture aucune. chez C. meŤa j'appris tout le contenu des pages 368, 392
 
393 et 394 et je fus bien content de m'y soustraire à tous les ennuis de la caravane.  
 
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qu'elle dormait avec sa mère. on voit qu'il ne faut pas louer ce que J.J. Rousseau appelle
 
qu'elle dormait avec sa mère. on voit qu'il ne faut pas louer ce que J.J. Rousseau appelle
 
une société voisine de l'état de nature.
 
une société voisine de l'état de nature.
ctsayitou vieille femme du pays Amara m'intéressa beaucoup chez C. meŤa. Elle se dit
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tsayitou vieille femme du pays Amara m'intéressa beaucoup chez C. meŤa. Elle se dit
 
parente du Fi Aurari Immer, suivit l'armée, prit le typhus du kwⱥlla dans horro et dit à son
 
parente du Fi Aurari Immer, suivit l'armée, prit le typhus du kwⱥlla dans horro et dit à son
 
cousin quand elle ne pouvait plus se tenir sur sa mule, de ne pas se perdre pour elle. Peu après
 
cousin quand elle ne pouvait plus se tenir sur sa mule, de ne pas se perdre pour elle. Peu après
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et prit le petit doigt d'une prȇtresse parce qu'elle n'avait pas de mari. mais tout le monde
 
et prit le petit doigt d'une prȇtresse parce qu'elle n'avait pas de mari. mais tout le monde
 
était le mari de cette k'allité et la malheureuse tsayitou pleurait du matin au soir sur son  
 
était le mari de cette k'allité et la malheureuse tsayitou pleurait du matin au soir sur son  
toumbo de bled noir. Cependant ses parens s'agitaient dans le Gojam et ue messager du D.
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toumbo de bled noir. Cependant ses parens s'agitaient dans le Gojam et un messager du D.
 
Gwochou vint à cet effet chez C. meŤa qu'on dit fils naturel de D. Zawde père du D. Gwochou
 
Gwochou vint à cet effet chez C. meŤa qu'on dit fils naturel de D. Zawde père du D. Gwochou
et dont le visage à certainement un air de lamille. Choumi alla l'acheter à la pretresse, mais
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et dont le visage à certainement un air de famille. Choumi alla l'acheter à la pretresse, mais
 
au lieu de la rendre il s'attacha à elle mais n'eut pas d'enfans. onze ans après le fils de tsayitou  
 
au lieu de la rendre il s'attacha à elle mais n'eut pas d'enfans. onze ans après le fils de tsayitou  
 
jeune Game vint la chercher et resta plusieurs jours sans pouvoir la rencontrer. Choumi s'y  
 
jeune Game vint la chercher et resta plusieurs jours sans pouvoir la rencontrer. Choumi s'y  
 
était expressement opposé. Enfin sur les instances de Sore femme du défunt garba meŤa
 
était expressement opposé. Enfin sur les instances de Sore femme du défunt garba meŤa
choum permit que le jeune game entra chez lui à condition qu'il reconnaitrait sa mère et
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choumi permit que le jeune game entra chez lui à condition qu'il reconnaitrait sa mère et
 
rassembla à cet effet plusieurs femmes. tsahayitou était assise au milieu d'elles sur le <u>goulanta</u>
 
rassembla à cet effet plusieurs femmes. tsahayitou était assise au milieu d'elles sur le <u>goulanta</u>
 
Le jeune game entra, regarda à droite et à gauche puis reconnaissant sa mère, se jeta à ses
 
Le jeune game entra, regarda à droite et à gauche puis reconnaissant sa mère, se jeta à ses
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pour lui une grande aversion. Il portait son bouclier, baisait ses pieds après les avoir lavés,  
 
pour lui une grande aversion. Il portait son bouclier, baisait ses pieds après les avoir lavés,  
 
courait chercher sa lance quand il allait sortir et le suivait partout comme son ombre. Il était
 
courait chercher sa lance quand il allait sortir et le suivait partout comme son ombre. Il était
impossible qu'un homme riche comme Choumi, bien que Galla, ni fut touché de ce soin quand
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impossible qu'un homme riche comme Choumi, bien que Galla, ne fut touché de ce soin quand
 
d'ailleurs ses propres domestiques s'assient à ses cotes, ne se lèvent pas pour lui quand il entre et
 
d'ailleurs ses propres domestiques s'assient à ses cotes, ne se lèvent pas pour lui quand il entre et
 
l'appellent Choumi tout court. Les manières polies et devouées du game firent tant d'impression
 
l'appellent Choumi tout court. Les manières polies et devouées du game firent tant d'impression
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avec ma mère et deux cœurs Amara prieront le Ciel pour vous"— mais Choumi avait fait
 
avec ma mère et deux cœurs Amara prieront le Ciel pour vous"— mais Choumi avait fait
 
jurer à tsahayitou avant de lui laisser voir son fils qu'elle ne dirait rien à son préjudice et
 
jurer à tsahayitou avant de lui laisser voir son fils qu'elle ne dirait rien à son préjudice et
ne ferait ancune tentative pour sortir de chez lui. Au bout de six mois d'efforts inutiles le
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ne ferait aucune tentative pour sortir de chez lui. Au bout de six mois d'efforts inutiles le
 
game dit à sa mère qu'il devait sa lance et son bouclier à son seigneur Imer et non
 
game dit à sa mère qu'il devait sa lance et son bouclier à son seigneur Imer et non
 
à ce chien de Galla. Il y a auj. 5 ans qu'il repassa l'Abay après avoir dit adieu à sa mère.
 
à ce chien de Galla. Il y a auj. 5 ans qu'il repassa l'Abay après avoir dit adieu à sa mère.
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Enfin le [?] 10 Juin nous partimes de chez Choumi meŤa. comme il a du sang avec Loukkou
 
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et que Ras ouméo le douanier et de Loukkou il ne put me reconduire lui- même mais me confia
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et que Ras ouméo le douanier est de Loukkou il ne put me reconduire lui- même mais me confia
à son ami Dibar. même sous la conduite il ce vieillard je ne pus aller sans m'arrêter. Il fallait
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à son ami Dibar. même sous la conduite de ce vieillard je ne pus aller sans m'arrêter. Il fallait
 
à chaque instant raconter que je venais de très-loin, que je vivais de lait, n'avais pas de femme
 
à chaque instant raconter que je venais de très-loin, que je vivais de lait, n'avais pas de femme
etc. Les cheval de Dibar était sans bride et aller au trot nous vimes sous un arbre un grand
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etc. Le cheval de Dibar était sans bride et aller au trot nous vimes sous un arbre un grand
 
nombre d'oromo qui venaient d'égorger une bête pour guérir cette maladie singulière
 
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appelée tögre tⱥr qui a été la 1.ère fois décrite par Bearte. tous avaient mis du sang de la  
 
appelée tögre tⱥr qui a été la 1.ère fois décrite par Bearte. tous avaient mis du sang de la  
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mille env. au Nord.
 
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aspect du pays [marge gauche] α
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Tout le pays depuis Asⱥndabo jusqu'aux contreforts du toullou Amara consiste en  
 
Tout le pays depuis Asⱥndabo jusqu'aux contreforts du toullou Amara consiste en  
une plaine brisée composée de très-basses collines disposées circulairement comme un réseau
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une plaine brisée composée de très-basses collines disposées circulairement comme un réseau
 
dont les mailles sont des prairies où s'assemblent les eaux de pluie. Les champs et maisons
 
dont les mailles sont des prairies où s'assemblent les eaux de pluie. Les champs et maisons
sont sur les hauteurs et le bêtes paissent dans le creux. Si la prairie est profonde, les joncs y
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sont sur les hauteurs et les bêtes paissent dans le creux. Si la prairie est profonde, les joncs y
 
abondent. les eaux deviennent- elles plus abondantes, elles s'étendent en nappes et forment
 
abondent. les eaux deviennent- elles plus abondantes, elles s'étendent en nappes et forment
 
des fondrières où les vaches même n'entrent pas comme sur la rive gauche du dⱥnnⱥba et
 
des fondrières où les vaches même n'entrent pas comme sur la rive gauche du dⱥnnⱥba et
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feu à une maison. Ceci donna du courage à Goudrou : on s'assembla et ou revint avec 70 vaches
 
feu à une maison. Ceci donna du courage à Goudrou : on s'assembla et ou revint avec 70 vaches
 
enlevées par surprise et sans coup férir. Ceci eut lieu le 13 juin. Le 15 un musulman arriva de nounou
 
enlevées par surprise et sans coup férir. Ceci eut lieu le 13 juin. Le 15 un musulman arriva de nounou
et nous apprit qu'après délibération ou avait resolu une forte incursion dans Goudrou qui résolut de
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et nous apprit qu'après délibération ou avait resolu une forte incursion dans Goudrou qui résolut de
 
se tenir pret le lendemain mais deux heures après on entendit le ho, ho, ho qui est le cri d'alarme
 
se tenir pret le lendemain mais deux heures après on entendit le ho, ho, ho qui est le cri d'alarme
 
des colonnes de fumée des maisons incendiées marquaient la course de Djimmou. Ces huttes très
 
des colonnes de fumée des maisons incendiées marquaient la course de Djimmou. Ces huttes très

Version du 15 février 2022 à 16:36

Journal - bourka abba, 22 juin 1843

Dans le livre précédent j'ai mené mon journal jusqu'à asⱥm abo nom de terre et dont la terminaison au moins est Södama. J'y vécu fort mal étant gêné par le manque de lait et par mon aversion pour le pain noir. nous partîmes enfin le 30 mai jour auquel Bago Sow partit pour Gondar. n'ayant rien à faire, n'osant tirer un instrument et ne voulant pas rester à mule où je serais remarqué par les Galla j'allai à pied comptant mes pas et les enregistrant par la [mnémotechnie?]. Au depart il y avait une 60.e de G. armés de lances et presque tous a pied. au bout de mille pas ils donnèrent des coups de Djinfo [de?] lance à nos anes et les arrêtèrent. Il y eut alors une conférence d'un 1/2 1/4 d'heure et l'on continua au bout de 500 pas un seul G. entreprit d'arreter les anes mais on les frappait tant par derrière qu'ils poussèrent en avant. nous allions aussi vite que nos bêtes pouvaient courir mais dans nos 18600 pas on nous fit faire halte quinze fois. une de ces haltes dura près de deux heures, la discussion entre les Galla devint orageuse on se bouscula et nagⱥd ras Getou qui avait son bouclier passé au bras eut bien de la peine à separer le Ras Ouméo et un petit homme presque nu qui vociferait comme un demon. un Ethiopien neuf dans cette scène de confusion aurait tiré le sabre plus d'une fois. Course, halte et discussion, c'était toujours à recommencer.

J'oublais de dire qu'en entrant dans le Goudrou chaque marchand prend un gofta (maitre ou protecteur) absolument comme l'abban des Szomal ou le hadar de Mouszⱥwwa' car dans un pays sans roi chaque homme d'une tribu à le droit de proteger ses cliens. pour signe d'investiture le gofta donne une bête à son client qui l'égorge. mon göfta est Ras oumeo Abba boso qui a la gorge remplie de la vérole et est un voleur insigne.

Enfin nous arrivames à ansafo et je fus bien content de me reposer des ennuis de la caravane chez le Choumi nⱥla. Ses huttes sales [enclos?] et disposées sans ordre l'une près de l'autre sont sur une légère elevation sur la rive gauche d'une sorte de chⱥt qui va à 3 milles de là quitter le rivage du Daga pour entrer dans la profonde vallée de l'Agoul. Il y a du fine timber sur son terrain et tous les champs sont comme les maisons sans cloture aucune. chez C. meŤa j'appris tout le contenu des pages 368, 392 393 et 394 et je fus bien content de m'y soustraire à tous les ennuis de la caravane. C. meŤa à un seul fils et son neveu dont il a épousé la mère Sore demeure avec lui. Il a quatre femmes et comme je le lui dis cela s'oppose à ce qu'il ait une nombreuse famille. Beaucoup de gens du Goudrou se plaignaient à moi de n'avoir pas d'enfans. C. meŤa disait mea culpa la dessus et me confessa même ses regrets d'avoir dans sa jeunesse débauché une jeune vierge pendant qu'elle dormait avec sa mère. on voit qu'il ne faut pas louer ce que J.J. Rousseau appelle une société voisine de l'état de nature.

tsayitou vieille femme du pays Amara m'intéressa beaucoup chez C. meŤa. Elle se dit parente du Fi Aurari Immer, suivit l'armée, prit le typhus du kwⱥlla dans horro et dit à son cousin quand elle ne pouvait plus se tenir sur sa mule, de ne pas se perdre pour elle. Peu après elle fut entourée d'oromo qui se disputaient sa possession. Elle voulait se conserver chrétienne et prit le petit doigt d'une prȇtresse parce qu'elle n'avait pas de mari. mais tout le monde était le mari de cette k'allité et la malheureuse tsayitou pleurait du matin au soir sur son toumbo de bled noir. Cependant ses parens s'agitaient dans le Gojam et un messager du D. Gwochou vint à cet effet chez C. meŤa qu'on dit fils naturel de D. Zawde père du D. Gwochou et dont le visage à certainement un air de famille. Choumi alla l'acheter à la pretresse, mais au lieu de la rendre il s'attacha à elle mais n'eut pas d'enfans. onze ans après le fils de tsayitou jeune Game vint la chercher et resta plusieurs jours sans pouvoir la rencontrer. Choumi s'y était expressement opposé. Enfin sur les instances de Sore femme du défunt garba meŤa choumi permit que le jeune game entra chez lui à condition qu'il reconnaitrait sa mère et rassembla à cet effet plusieurs femmes. tsahayitou était assise au milieu d'elles sur le goulanta Le jeune game entra, regarda à droite et à gauche puis reconnaissant sa mère, se jeta à ses pieds. Tsahayitou se trouva mal, tomba sur lui et ne reprit ses sens que pour tomber en défaillance une 2.e fois. un game Abyssin n'a d'autres biens que sa jeunesse et son insouciance de l'avenir. comment faire pour ravoir sa mère? Le game entreprit de gagner le cœur de Choumi qui avait pour lui une grande aversion. Il portait son bouclier, baisait ses pieds après les avoir lavés, courait chercher sa lance quand il allait sortir et le suivait partout comme son ombre. Il était impossible qu'un homme riche comme Choumi, bien que Galla, ne fut touché de ce soin quand d'ailleurs ses propres domestiques s'assient à ses cotes, ne se lèvent pas pour lui quand il entre et l'appellent Choumi tout court. Les manières polies et devouées du game firent tant d'impression sur le fils de meŤa qu'il lui fit de belles offres pour l'engager à rester chez lui. "laissez moi partir avec ma mère et deux cœurs Amara prieront le Ciel pour vous"— mais Choumi avait fait jurer à tsahayitou avant de lui laisser voir son fils qu'elle ne dirait rien à son préjudice et ne ferait aucune tentative pour sortir de chez lui. Au bout de six mois d'efforts inutiles le game dit à sa mère qu'il devait sa lance et son bouclier à son seigneur Imer et non à ce chien de Galla. Il y a auj. 5 ans qu'il repassa l'Abay après avoir dit adieu à sa mère. Celle-ci m'a dit que le refus de Choumi fut la cause principale de sa rupture avec D. Gwachou qui ne cherche qu'un moment de paix avec le Ras pour lever une contribution sur le Goudrou. Choumi a trois autres chrétiennes esclaves chez lui. L'une d'elles a donné une fille à son fils nögous.

Enfin le [?] 10 Juin nous partimes de chez Choumi meŤa. comme il a du sang avec Loukkou et que Ras ouméo le douanier est de Loukkou il ne put me reconduire lui- même mais me confia à son ami Dibar. même sous la conduite de ce vieillard je ne pus aller sans m'arrêter. Il fallait à chaque instant raconter que je venais de très-loin, que je vivais de lait, n'avais pas de femme etc. Le cheval de Dibar était sans bride et aller au trot nous vimes sous un arbre un grand nombre d'oromo qui venaient d'égorger une bête pour guérir cette maladie singulière appelée tögre tⱥr qui a été la 1.ère fois décrite par Bearte. tous avaient mis du sang de la victime sur leurs sourcils, et leurs fronts : un petit nombre avait étendue cette peinture sur leur nez ce qui donne un air étrange à la physionomie. Kobbo est une belle plaine où s'assemble les 7 bⱥlbⱥla (portes. c.a.d clans) de Goudrou. près de son rebord oriental sont 5 à 6 très gros arbres qu'on regarde comme sacrés. Ceux qui en coupent une branche paient une très grosse amende mais ils ne sont pas disposés en cercle et ne paraissent pas avoir appartenu à une église Södama ainsi qu'Ibsa me l'avant dit pour le horro. Le Dⱥnnⱥba est à un mille env. au Nord.

aspect du pays [marge gauche] Tout le pays depuis Asⱥndabo jusqu'aux contreforts du toullou Amara consiste en une plaine brisée composée de très-basses collines disposées circulairement comme un réseau dont les mailles sont des prairies où s'assemblent les eaux de pluie. Les champs et maisons sont sur les hauteurs et les bêtes paissent dans le creux. Si la prairie est profonde, les joncs y abondent. les eaux deviennent- elles plus abondantes, elles s'étendent en nappes et forment des fondrières où les vaches même n'entrent pas comme sur la rive gauche du dⱥnnⱥba et près Bourka abbo où je vis une pirogue ce qui prouve que ces fondrières deviennent des lacs pendant les pluies. A l'époque où je passai il y avait très-peu d'oiseaux aquatiques mais cet aspect du pays me rappelle ce qu'Alvares dit du chawa.

Le surlendemain de mon arrivée au dⱥnnⱥba les guerriers de nounnou Djomma firent une incursion. L'un des principaux fut tué d'un coup de lance pendant qu'il mettait le feu à une maison. Ceci donna du courage à Goudrou : on s'assembla et ou revint avec 70 vaches enlevées par surprise et sans coup férir. Ceci eut lieu le 13 juin. Le 15 un musulman arriva de nounou et nous apprit qu'après délibération ou avait resolu une forte incursion dans Goudrou qui résolut de se tenir pret le lendemain mais deux heures après on entendit le ho, ho, ho qui est le cri d'alarme des colonnes de fumée des maisons incendiées marquaient la course de Djimmou. Ces huttes très sèches et couvertes en paille brulaient si vite m'en moins de dix minutes elles n'emnettaient plus de fumées [illisible] de Goudrou allaient chercher les chevaux dans la prairie, les ramenaient à [illisible]