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Dernière version du 19 septembre 2022 à 14:08
apportant une note morale, en prêchant la femme de l'avare, la gagneuse d'argent, esprit populaire, enfoncé dans la matérialité. Avec cette apparition de l'amour parfait, le ton jusqu'alors populaire s'élève et atteint même une ampleur religieuse vers la fin, mêlée de belles citations bibliques. L'amour parfait met au même niveau l'avare et le prodigue : il les condamne tous deux. L'interlude est d'ailleurs mélangé de chants : chacun entonne le sien à son heure. Beaucoup d'allitérations, à la façon celtique. Les interludes se jouaient en plein air, comme se font aujourd'hui encore les grandes prédications, à Bangor, à Bula etc. "Toutes choses passent comme un vieux conte, dit l'Amour Parfait. La pièce finit par un amen.
Primel, ce lundi gras, 13 février 1899. - Nous sommes venus hier à Morlaix, aujourd'hui à Primel de Plougasnou. Au départ, pluie, bientôt pluie battante, comme nous montons à pied le raidillon de l'ancien chemin, une pluie oblique, violente, qui filait devant nous en fumées, après nous avoir fouetté le dos. Cela a duré jusqu'aux approches du calvaire qui est au carrefour de la route de St. Jean : calvaire refait à nouveau, en bois, d'énormes madriers peints en brun, avec des bouts jaunes, un vaste Christ, et dans le bas du fût un bras issant du bois avec un index montrant la route de St. Jean, comme si l'on craignait que les pèlerins ne s'égarassent du côté de Plougasnou. A Primel, après déjeuner, ciel brouillé de nuages pâles avec des bleus délavés, mais un vent superbe, un vent déchaîné, une haleine effroyable, comme nous n'en avions encore senti et respiré qu'à Port-Blanc, certain mois de septembre 97. Nous sommes venus d'abord dans le premier pâté de roches que surmonte un curieux corps de garde et que couronne, sur la plus haute plate-forme, une sorte de marabout, de cellule, analogue à celles des saints primitifs, ancienne tour de guet vraisemblablement, avec une seule ouverture, une porte ouverte sur le large ; l'édifice est rond avec toiture en voûte ou en poivrière. Nous avons ensuite passé au second amoncellement