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243 Ce petit peuple, sauf les cas de rixes et d'ivresse bruyante, se passe fort bien de gendarmes.
Les vieux ouvrages nous vantent aussi la confiance réciproque, le désintéressement sans bornes des insulaires d'autrefois et prétendent qu'alors tous les biens y étaient en commun. Il est vrai que les anciens du pays ne se souviennent pas de cet âge d'or.
... Les hommes vont à la pêche, tandis que les femmes cultivent la terre et vaquent aux soins du ménage. Les hommes, fortement constitués, supportent bien leur rude métier, quand l'abus de l'alcool ne vient pas user peu à peu leurs forces, mais il n'en est pas de même des femmes et les rudes travaux auxquels elles se livrent sont tout à fait hors de proportion avec leur sexe, leur tempérament
et leur constitution relativement délicate. C'est
ainsi qu'on les voit des journées entières remuer la terre, ou bien encore monter de la grève, par des chemins escarpés, des fardeaux de varech mouillé, sous lesquels succomberaient plus d'un homme en d'autres pays, et cela sans tenir aucun compte de la position dans laquelle elles peuvent se trouver : grossesse, menstruation, état puerpéral. Aussi sont-elles prédisposées à toutes les malades et les voit-on jeunes encore, maigres, osseuses, prématurément ridées, jaunes et flétries, les seins tombés, la poitrine plate, le dos voûté, le ventre rentré.
Anthropologie - La population dérive d'un petit nombre de familles émigrées là on on ne sait d'où. Aussi nombre restreint de noms patronymiques dont 5 ou 6 au plus servent à désigner presque tous les habitants (indigènes)