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pousse aux deux flancs de la combe ses promontoires ajonneux, où ça et là percent des tons gris de roches. Le sommet de ces caps est nu, mais à leur pied sont des arbres qui doivent faire ici au printemps sur toute la $bourgade sainte un prestigieux berceau de verdure. De la montée, à gauche, le long de la pente, vers Plougasnou, dans le chemin creux où dévale un ruisseau chantant, M. Cloarec me montre au loin une ligne de rochers qui sont ceux des Triagoz. Le pays que nous avons traversé ce matin est vraiment très beau. Nous avons pris à gauche de la route de Lanmeur la route qui va le long des bois de Treffeunteniou (ancienne propriété de Mme de Saint-Prix, avec une chapelle dite de Croaz-Squérou, où avait lieu, au mois de juillet un pardon très fréquenté des Morlaisiens. Nous avons passé devant chez Parkik, à l'auberge de La Bonne Rencontre. Et nous l'avons vu sur le seuil, avec sa veste de peau de chèvre, le vêtement d'hiver des laboureurs en cette région.

Comme nous arrivons au bourg, à droite du chemin, tout à fait au point culminant du pays est l'oratoire étrange, appelé "sanctuaire de Lorette". Le chevet est percé d'une ouverture ovale, ouvrant sur les hauteurs de Saint-Jean du Doigt. Le fût découronné d'une croix forme phallus, vu par cette ouverture. A droite, de l'autre côté du chemin est le soubassement d'un autre calvaire. Il y a un autel en pierre soutenu par une colonne. Les jeunes filles viennent ici prier la Vierge de Lorette dont la statue en pierre est à droite de l'ouverture, pour lui demander de les marier ; elles lui apportent en offrande leurs chevelures. Au-dessus de l'ouverture est saint Yves, à droite saint Laurent (1)

L'église de Plougaznou a de beaux morceaux d'architecture, surtout dans la façade méridionale. Porche intéressant. A l'intérieur, dans l'église, ajoutée à

(1) M. Abgrall l'a comparé, cet oratoire, à un tombeau lydien.