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- arcade, séparé, avec un arc enjambant une des rues d'accès à la place. Aspect triste malgré le soleil. Très peu de mouvement. Quelques paysans à chapeaux de paille [croquis] et à ponchos couleur tabac clair. Femmes à jupes bleues foncé, longues (ou rouges) de la campagne, qui marchent en filant la laine La langue est partout l'espagnol, avec beaucoup de "quechuismes".

Vu le jeune Armas, de l'Ac. Pop.e frère prêtre au Vatican, beaucoup de rapports avec les paysans. Finit par parler librement.

Vaste district. Petits propriétaires, en majorité semble-t-il, avec 5-6 has de secano. Yanacanas et gens des haciendas, un peu moins nombreux, très pauvres.

-Vu le Dr Ulloa, médecin, arrendatario (pour 80000 se.?) d'une hacienda appartenant à un collège de Trujillo ? Les Yanacanas travaillent 4 jours par semaine pour lui, en échange d'un bout de terre non irrigué (1 ha ?). Ils sont payés 80 c de sol par jour [1 dollar = 26 sols] c.à.d. moins de 0,20 franc ! plus una libra d'orge pour leur repas. Ils ont quelques bêtes, mais le propriétaire leur loue les pâturages. Le Dr dit que leur terre ne les occupe que 20 ou 30 jours par an, et qu'il faut donc les occuper...

Il oublie d'ajouter que s'il leur donnait plus de terres en usufruit, ils seraient plus occupés - et cela devrait être possible, car suivant Armas, la plus grande partie de ces haciendas n'est pas cultivée [mais ce qui intéresse c'est le travail, les bras]

Le Dr envisage une "réforme agraire" (l’État achetant la hacienda au prix fort) Qui occupera les paysans ? Le problème, dit-il, sera de coordonner le travail sur les meilleures terres (de riego) actuellement cultivées sous son contrôle. Les Yanacanas ont d'ailleurs de l'argent en réserve, dit-il. Mais selon Armas c'est seulement 8 ou 10 sur les 300 qui pourraient acheter leur terre. Et ici, dans la sierra, le Yanacana peut être privé de la terre qu'il a reçue sans indemnisation...