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330

= 16 août. Avion à Cochabamba, vallée large à 2500m, entre les montagnes. Hotel Ambassador. Par recommandation Dr Arze (et Matos) Alberto Cheng Hurtado, péruvien, intelligent (connaît bien la Révolution mexicaine par exemple) antropologo social del proyecto 208 de la OEA [Antonio Miroquesada 855-12 Lima] dirigeant groupe de boursiers sur place

En général d'après lui (et d'après Torres [illisible]) :

Une certaine opposition, voire rupture, entre la Ville et la campagne, la campagne ayant profité de la réforme agraire, souvent aux dépens de la ville, moins approvisionnée que du temps des haciendas (parce que paysans consomment plus etc.) [de fait j'ai constaté à La Paz que les chauffeurs de taxis regrettent la réforme agraire, disant que les paysans ne travaillent plus etc.] Sont-ce pourtant les paysans qui ont imposé la réforme agraire, ou des intellectuels, ou les mineurs ?

Les avis divergent. Il semble qu'il y ait eu bcp d'occupations de haciendas, avant la réforme, qui ont montré à des hommes politiques et intellectuels que leurs initiatives seraient très appuyées : en fait Paz Estenssoro, le président actuel s'appuie personnellement sur la masse paysanne, que la ville craint, d'autant que les ruraux sont armés (trop armés ! aussi le gouvernement a changé le calibre des armes, pour éviter la fuite des munitions !)

Dans la vallée de Cochabamba, une des + riches du pays, où les communautés indigènes avaient disparu, plus de la moitié de la terre, paraît-il, était, avant la réforme agraire, aux mains de piqueros ou petits propriétaires les haciendas ayant maintenant été réparties entre les "piojaleros" (ou pegujaleros) qui étaient les ex-colons. Ce sont ceux- ci principalement qui soutiennent le président et