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le travail fait dans les cadres (grandes carrées avec toiles métalliques pour soutenir [ou soulever] les cigares). Les préposés leur donnent une étiquette nominative correspondant à leur numéro personnel (elles ont toutes un numéro d'ordre), puis les hommes viennent prendre ces cadres pour les remettre aux compteuses. Quand les compteuses ont vérifié les paquets, on rapporte les lacets de toile qui enveloppent le travail de chacune, avec l'étiquette de chacune ainsi que les rejets (les mauvais cigares, sui sont refusés e qu'elles sont obligées de remplacer par de bons le lendemain ; naturellement on tâche de faire repasser les anciens, après les avoir arrangés le mieux possible). On n'est payé que 3 fois par mois - à la dizaine - le 7, le 17 et le 27. Le préposé de chaque section paie ses ouvrières. Chaque section se compose à peu près de 90 ouvrières. On arrive à 6h et 1/2 du matin : les jeunes filles vont se chercher les unes les autres et l'on arrive par groupes. Il y a une autre rentrée à 7h 1/2 pour les femmes mariées : maintenant, les femmes qui ont des enfants à la crèche ont droit d'arriver encore un quart d'heure plus tard que les femmes mariées. Celles qui arrivent trop tard donnent leur nom à la conciergerie : on les punit en les privant d'une demi-journée de travail le lendemain.

Autrefois, il y avait une fête des cigarières : c'était la plus belle de Morlaix. La fête se donnait sur le champ de bataille. On appelait cela les "Jeux des cigarières". Cela [?]