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pour ensuite s'en frictionner les tempes et les yeux. Puis, le long de l'allée qui mène aux porches, sur les dalles funéraires déjetées, c'est toute la séquelle en bordure des mendiants : il y a des enfants couchés, recouverts d'un drap pour les préserver de la brûlure du trop grand soleil. Il y a des mendiants et des infirmes jusque dans le porche, et elles sont touchantes de familiarité, ces petites vieilles en haillons qui vous appuient sur le bras, vous arrêtent par la manche, réclamant le péage traditionnel, l'obole sacrée. A l'intérieur, avant vêpres. L'autel a l'air tout en or ; des guirlandes sont suspendues aux piliers. Un de ces piliers, presqu'au centre de la nef, entre la nef et le bas-côté nord, porte en guise d'autel une sorte de grotte où est représenté le baptême du Christ ; une balustrade l'entoure à demi. On défile processionnellement autour de ce pilier et un prêtre pose au-dessus de la tête de chacun un reliquaire d'argent en forme de buste. On fait le tour, paraît-il, surtout pour les enfants, qu'on porte, en effet, sur les bras. Cela les fait grandir et cela donne de la force aux grandes personnes. On s'empresse aussi devant Dour ar Bis : Il y a là des foules de gens mouillant leurs mouchoirs

aux robinets et s'en frottant ensuite les yeux. Puis le 

défilé passe devant la balustrade du chœur. Une barrière faite de poteaux plantés dans les dalles et reliés par des tiges de fer oblige à passer sur un seul rang. Un jeune prêtre blond debout dans le chœur met le doigt dans les yeux de chaque pèlerin. Et il faut voir la gravité religieuse de tous ces visages. (Un vieux, aux yeux étranges, passe à son tour : noter cet épisode). Nous sortons de l'église. A remarquer la fenêtre de l'une des maisons du XVIe siècle qui sont en bordure du cimetière : cette fenêtre à meneaux est juste à hauteur du sol. On voit au dedans des gens qui boivent.

Comme nous regagnons l'hôtel, tout à coup des sonneries de clairons, des roulements de tambours, un air de marche religieuse. Je monte à notre chambre.