4:45:3519

De Transcrire-Wiki
Aller à la navigation Aller à la recherche

bicylettes chez les Guéguen, dans la lumineuse école, située en contre-bas de Lanscolva où j'ai déjà été ce matin, demander à Vincent Guéguen d'accorder l'après-midi de congé à Louis Le Bras. Je fais bien de monter là-haut, jusqu'à l'école lumineuse, hors ville. La vieille tante Guéguen me reçoit dans sa chambre : elle est à demi couchée dans son fauteuil, avec des oreillers sous sa tête de paralytique. Et longuement elle me serre la main, heureuse, visiblement, de m'entendre l'appeler ma tante. Elle me dit : - Je n'ai jamais connu qu'une femme que j'aie aimée comme une sœur, et c'est ta mère.

J'ai les larmes aux yeux. Il y a des émotions qui bouleversent en nous le tréfonds de l'être. Mais il faut que je revienne sur toute la journée d'aujourd'hui et que je rassemble une à une toutes mes impressions de pèlerin aux jours de l'enfance.

Ma nuit, d'abord, chez Potr Jean Kerandren. Je couche dans la chambre où j'ai dormi avec ma femme en 1893. Que d'événements depuis ! Le lit que j'occupe seul est à droite de la cheminée. Sur cette cheminée, une glace centrale et des images. Des images pieuses, en premier lieu : de chaque côté du portrait agrandi de Potr Jean et de Godic, sa femme, un Sacré Cœur de Jésus et une vierge Sacré Cœur, chacun d'eux exhibant assez maladroitement son muscle creux au milieu de la poitrine.