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Ce lundi 16 mars

Nous arrivons à Luxor à 11h1/4 et sommes amarrés à notre ancien ponton devant le temple. Tout de suite les mouches se sont abattues sur moi : elles m'aiment décidément trop. La brise du voyage a cessé. Il va évidemment faire très chaud. - Comme correspondance simplement une lettre d'Augustine - très gentille - pour nous envoyer un cable de Heinkel, disant qu'il a vendu mes dollars à 19,38, ce qui fera une jolie somme.

Nous n'avons pas quitté le bateau cet après-midi, il fait vraiment trop chaud : il y a une petite brise, mais elle ne remue que de l'air chaud (33° degrés au thermomètre, à l'ombre). La ville elle-même a l'air endormie, et je suis resté lire l'Egyptian Gazette, à babord (car nous sommes tournés vers le SO devant la vache Hathor, grise sur son piédestal, sur la promenade. Et il y a tout de même des turbans blancs et des robes noires qui montent et descendent le long des escaliers de la berge. A 4h nous devons nous mettre en route pour la Vallée des Rois. Il fera lourd, même dans des calèches, des victorias du pays.

En route pour Carnac. Nous retraversons la ville, en longeant son jardin public et, comme enseigne : Abadir Boutros, avocat, [auprès] du tribunal sommaire. Évidemment un grec. Ils exercent ici leur éloquence, ces Démosthènes exilés. Moussa, le charmeur de serpents, nous accompagne pour nous donner une séance. Il a une tête intéressante, ce Moussa, avec sa moustache noire barrant son visage maigre et énergique. Nous entrons avec lui dans un jardin privé, une palmeraie. Il offre de se déshabiller pour montrer qu'il n'a pas de serpents sur lui. Naturellement on proteste. Et il se met à marcher en avant, en psalmodiant son incantation au nom d'Allah, des prophètes et des 166 espèces de